Des pirates, de l’enfance : les Goonies.

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Nous sommes dans les années 1980, à Astoria, ville côtière de l’Oregon (c’est sur la côte ouest des États-Unis, pour ceux qui ont du mal en géographie). Une bande de jeunes amis, les Goonies, fait un peu la tronche : leur quartier va être vendu à un promoteur qui veut y construire un terrain de golf. Et alors que leurs parents préparent le déménagement à venir, ils se lancent dans une aventure qui pourrait leur permettre d’amasser l’argent nécessaire pour rester chez eux : la recherche du trésor d’un pirate localement célèbre, Willy le Borgne (One-Eyed Willie).

Les Goonies est un film américain sorti en 1985. Derrière les manettes, on retrouve à la réalisation Richard Donner (Superman, Ladyhawke, et plus tard L’arme Fatale) et au scénario Chris Colombus (Les Gremlins, Maman j’ai raté l’avion ou encore Harry Potter) et surtout, Steven Spielberg, LE cinéaste de l’enfance (faut-il vraiment citer ses films ? ). La mention de ces trois noms suffit à comprendre ce qu’est Les Goonies : un film de divertissement pur, excellemment formaté et totalement destiné à un public jeune. Et qui, presque 30 ans après sa sortie, est devenu culte pour des générations de vingtenaires et trentenaires l’ayant vu enfant (et qui en ont certainement une VHS au fond du grenier).

Évidemment, si vous ne l’avez jamais vu, je vais avoir du mal à vous convaincre que ce film est une pépite. Incohérences scénaristiques, chanson de Cindy Lauper, vêtements et coiffures totalement années 80 : son kitsch, vous le sentez déjà certainement. Et pourtant, ce serait dommage de ne pas le voir ou revoir par peur qu’il soit trop daté, car aujourd’hui encore il reste très agréable à visionner.

D’abord, la bande d’amis est extrêmement attachante. Chaque personnage est certes stéréotypé (l’inventeur, la grande gueule, le rêveur…) mais au fur et mesure de leur aventure, chacun aura finalement une utilité dans leur avancée. Chose extrêmement réjouissante : peu importe que tu sois un peu looser, tu as forcément une qualité en toi qui sera utile au groupe.

Une autre bonne raison de regarder le film : son humour. Entre les blagues de Bagou (Mouth en VO), les mesaventures de Choco (Chunk) et sa mythique confession ou le comique de certaines situations, le spectateur n’a pas le temps de s’ennuyer entre deux scènes d’aventure.

L’aventure, justement, parlons-en. C’est toute la trame du film. Et quoi de mieux, pour une aventure destinée à la jeunesse que des pirates ? Jouer ou se rêver en pirate, parfaite image de la jeunesse à laquelle le plus âgé de la bande, Brandon, ne croit déjà plus. Et qui, attention spoiler, nous prouve que nous aurions tort d’abandonner nos rêves d’enfance. Même si, en l’occurrence, nous ne voyons pas réellement de pirates, nous en retrouvons tous les attributs traditionnels : la carte et son trésor, soigneusement caché et protégé, le pirate borgne et son navire.

L’aventure est ici une fuite vers l’avant obligatoire : au bout du souterrain piégé se trouve le trésor, et notre bande ne peut pas s’arrêter en chemin, car poursuivie par une famille de hors la loi. Saupoudrez le tout répliques cultes, telles le « Goonies never say die », et le cocktail du divertissement est parfait.

Et, alors qu’il fait froid dehors, on se surprend à se lover sous un plaid pour regarder ce film comme un plaisir pas vraiment coupable, à rire à gorge déployée et surtout, à croire le temps d’une aventure que tout est possible. Simplement, le temps d’un film madeleine de Proust, partir à l’abordage de son enfance.

pirates corsaires

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